Je ne l’ai jamais réussi quand j’étais en activité. Je n’allais pas pouvoir le faire hier soir. Observer deux adversaires d’un même œil, leurs intentions, leurs stratégies, leurs tactiques m’a toujours paru impossible. Pauvres journalistes! Par contre en me concentrant sur une équipe, je parviens tout de même à déduire le comportement de son opposant.
Bien sûr, j’ai surtout regardé la sélection de l’Arménie de mon ami Bernard Challandes. Et paradoxalement, je l’ai trouvé en progrès. En tout cas jusqu’au penalty transformé par Gignac, à la 56e minute, qui a signé le glas des espoirs des locaux. Ensuite, la fatigue des héros ayant contraint la Serbie à l’égalité, a pesé dans les jambes, autant que l’arrivée de remplaçants de moindre talent. Au point d’estomper la première bonne impression. Et de se remémorer que tous les footballeurs du groupe de Bernard réunis ne gagnent pas le salaire mensuel d’un seul international français.
Avant la fantastique chevauchée de Pogba qui a fait basculer l’équilibre des débats, l’essentiel du comportement tactique arménien en 5-2-3 a été bien maîtrisé, hormis quelques détails qu’il faudra réviser, surtout sur un plan défensif. Le marquage dans le dos du 3ème central lors des centres. Quelques alignements de la défense. La sortie plus prompte du latéral côté ballon. Et quelques fautes de relances dangereuses sous pression.
L’équipe de Deschamps m’a beaucoup plu. Son sérieux et son panache. Son pouvoir technique et athlétique. Son jeu fluide et percutant. Son esprit d’équipe. Et quelques joueurs, je l’ai déjà écrit ailleurs, qui deviendront des stars mondiales comme Varane et Pogba. Qui déclassent les autres bleus. Comme un bon Gignac par exemple.