Le football idéal se joue avec un cœur chaud et une tête froide. Chacun de nous dispose de ces ingrédients en plus ou moins grande quantité. Avec une attirance plus ou moins forte pour un de ces pôles. Laurent Blanc comme les autres.
L’entraîneur du PSG, introverti, représente à merveille le stéréotype du cérébral. Qui vise l’excellence avec intelligence, maîtrise, sang-froid. Autant que possible, sans faire de faute. Puisque sans grosse prise de risque. Ce qu’il transmet admirablement son équipe. À tel point qu’elle peut devenir glaciale, calculatrice, ennuyante. Qu’elle finit par freiner sa générosité. Pour un cheminement sans retour ? Les joueurs les plus prolifiques en efforts, Lavezzi et Cavani réfléchissent tant au bon déplacement qu’ils perdent leur spontanéité, leur énergie et leur confiance en eux. Au point de douter.
L’arrivée de David Luis, flamboyant, infatigable, travailleur, vaillant, résolu, volontaire et déterminé pouvait redynamiser le club de la capitale. Mais dans son positionnement de défenseur central, son impétuosité charismatique était bridée par les contraintes du rôle qui exige plus l’absence d’erreur que le brio de l’intervention, plus la réaction et l’anticipation à l’intention adverse que l’action et le seul courage physique. En tous cas dans le football du « Président ».
Pour le poste de milieu défensif, par nature, Blanc est plus proche de Thiago Motta, au cerveau d’ordinateur, à la passe précise et précieuse, dans le temps et l’espace que de David Luiz, au cœur gros comme ça, à la résolution inébranlable, à la prodigalité sans limites, qui parfois s’agite comme un poulet étêté. Mais il me semble que le PSG de Laurent a plus besoin de vertus combatives, de verticalité (après des mois de jeu vers l’arrière), d’enthousiasme et de prises de risques occasionnellement insensées que d’orthodoxie académique. Même s’il perturbe l’ordonnance tactique, la fluidité de la conservation de la balle et les habitudes et les qualités de certains partenaires.
Suite aux prochains épisodes.