« Le vainqueur a toujours raison ». C’est avec cette idée obsédante que j’ai regardé la finale de la Coupe du Monde. En souhaitant que les Pays-Bas ne gagne pas. Des « oranges » victorieux auraient pu donner le mauvais exemple. Leur combativité débordante et mal maîtrisée m’a fait soupçonner une violence préméditée et sordide, une intimidation prévue. Trop de mauvais gestes hollandais n’ont pas été sanctionnés assez sévèrement par l’arbitre anglais M. West qui voulait faire vivre un match que les bataves cherchaient à tuer. La semelle du karatéka De Jong (un sacré bon joueur celui-là) sur Xabi Alonso, en envoyant ses crampons sur le torse du Madrilène, a constitué probablement la faute la plus impressionnante de tout le tournoi. Au ralenti, ceci dit pour dédouaner l’arbitre qui n’était pas coupable du mauvais esprit régnant sur la pelouse, cette agression valait l’expulsion. Les 6 joueurs défensifs hollandais (hormis l’excellent gardien Stekelenburg) ont pris 7 cartons jaunes, dont 2 pour Heitinga expulsé et 6 pour des fautes pour stopper le jeu ibérique. Le mauvais côté de l’esprit de Van Bommel, le beau-fils de l’entraîneur Van Marwijk, souvent légèrement au-delà de ce tolère un comportement sportif, s’est propagé dans les rangs néerlandais comme la peste. Pour pourrir le match, ce qui peut représenter une stratégie alternative pour devenir champion du monde.
Les logiciels d’échec qui battent aujourd’hui les grands maîtres sont nourris de milliers de coups et toutes les parties de l’histoire du jeu pour cracher la bonne réponse au bon moment. Bert Van Marwijk n’a eu qu’à s’inspirer de l’histoire des grands entraineurs de son pays.
Le trophée s’est longtemps fait désirer. Au terme d’une finale extrêmement fermée et donc très décevante sur le plan du jeu, il a fallu la prolongation pour départager les deux finalistes. La décision est venue à cinq minutes de la séance de tirs au but par le petit génie catalan Iniesta. Cette victoire sonne la consécration de l’Espagne, championne d’Europe en titre, et qui devient le huitième champion du monde de l’histoire mais aussi le premier pays européen à triompher hors de son continent. C’est une énorme déception en revanche pour les Oranje, qui échouent pour la troisième fois en finale après les échecs marquants de 1974 et 1978.
La Coupe s’est offert au plus ambitieux des deux. Mais que ce fut laborieux. Une véritable partie d’échec s’est mise en place entre uneRoja toujours aussi possessive avec le ballon et des Oranje à l’esprit ultra défensif. Les 84 450 spectateurs n’ont pas eu la chance d’assister à une finale mémorable. Il n’y avait pas les ingrédients pour offrir un grand spectacle. Cette finale a quelque peu reflété des 90 premières minutes à forcer le verrou néerlandais, fermé à double tour. Sergio Ramos (5e, 11e et 77e), Villa (12e, 70e, 75e et 77e), Pedro (38e) et Xavi (52e et 110e) ont tenté. En vain. Le meilleur espagnol aura pendant longtemps été « San Iker » Casillas, auteur de deux sorties impeccables devant Robben (62e et 83e). L’ailler du Bayern était le seul Oranje à insuffler un peu de mouvement et d’espoir. Mais il était bien seul.
Les entrées de Jésus Navas, lequel a remplacé à l’heure de jeu un Pedro invisible, puis de Fabregas, ont apporté de l’eau au moulin d’une Seleccion impuissante. Le Sévillan s’est de suite montré à son aise en servant Villa par deux fois (66e et 70e). Le Gunner a, lui, manqué un grand duel face à Stekelenburg en tout début de la prolongation (124e). C’était le match des duels perdus. Avant l’éclair de génie d’Iniesta, le sauveur. Un grand monsieur.