Le transfert de Thauvin semble ravir tout le monde… Même si nous lisons plus de commentaires de la presse que de déclarations des intéressés. Le nouveau club, Newcastle, est ravi d’avoir payé 17 millions d’euros pour un footballeur de grand talent. L’Olympique de Marseille s’enorgueillit d’avoir réalisé une plus value de 5 millions d’euros pour un joueur difficile à gérer et Florian Thauvin se réjouit de découvrir le championnat le mieux doté du monde et d’arrondir son compte en banque.
Au premier coup d’œil, avec Bastia, il m’avait emballé. J’ai toute de suite aimé sa conduite de balle, son dribble, sa vitesse de course, sa percussion. Son tir du pied gauche. Son culot monstre. Son côté imprévisible indispensable à un attaquant, défaut que je ne supporte pas chez un défenseur. Et des statistiques intéressantes, devant le but, surtout. Pour scorer. Bien sûr, son individualisme parfois forcené m’irritait fortement. Mais j’ai toujours pensé qu’un entraîneur était aussi engagé pour faire progresser un joueur en l’aidant à gommer quelques uns de ses travers, en lui parlant, en le faisant travailler spécifiquement. Et que le temps, souvent, permettait l’assimilation de concepts plus collectifs.
Je ne me suis jamais appuyé sur des préceptes définitifs, mais que j’ai quand même quelques principes de base auxquels je suis attaché et le départ de Thauvin à l’OM a provoqué en moi un gros malaise. Le respect de sa parole et de sa signature me paraissent constituer une des fondations d’une société civilisée. Et pour réaliser son rêve, Florian a bafoué son engagement avec le LOSC.
En tant que responsable du recrutement, les qualités de footballeur de Thauvin m’auraient attiré. Son comportement d’homme m’aurait fait hésiter. Une personne qui s’engage par sa signature et la renie aussi rapidement est difficile à diriger. Son individualisme perturbe toujours son intégration à un groupe, à une équipe. L’OM s’en est aperçu et semble ravi de s’en être débarrasser.