Le nouveau Stadium

Je n’ai pas attendu les feux d’artifice, ni les discours d’inauguration finaux. Cela ne m’empêche pas d’affirmer que la rénovation du Stadium de Toulouse est réussie, même si l’enceinte reste toujours aussi évasée. Et je comprends aujourd’hui la différence entre deux mots du football. Le « supporter » supporte. Le « spectateur » regarde, et crie sa désapprobation après. Il y avait donc bien 35 000 spectateurs  pour voir Toulouse FC affronter le PSG. Pauvre ambiance.

Et la partie presque soporifique est rassurante pour les deux équipes.

Le PSG, sans Di Maria, Verrati et Thiago Silva s’est imposé 1-0 sans forcer son talent. A l’image de Thiago Motta, le baromètre de l’équipe, qui avait décidé de jouer avec sa tête plutôt qu’avec son cœur, et qui en avait gardé sous le pied. Un match joué et remporté en jouant à 70% de son potentiel permet de conserver l’énergie qui sera très utile dans d’autre circonstances plus importantes. PSG a  vaincu. Sans jamais devoir accélérer. Et trois de ses défenseurs ont démontré un potentiel énorme. Aurier, Marquinhos et David Luis ont impressionné. Individuellement, par leur qualité athlétique et leur sens de l’anticipation. Collectivement, parce qu’ils ont su faire face à maintes infériorités numériques. Avec brio. Avec sang-froid. Et Trapp, dans une journée sans faute, peut faire gagner un match.

Toulouse a accompli une performance de qualité, indépendante de l’investissement minimal de l’adversaire. Qui laisse présumer d’un maintien probable en Ligue 1.

Arribagé, l’entraîneur fait preuve d’un état d’esprit positif. Même dans la difficulté. Il introduit des jeunes qui dynamisent l’équipe, qui lui redonnent de la fraîcheur et de l’envie. Il est capable de changer de dispositif tactique pour gêner le contradicteur comme contre le PSG en passant à un 5-4-1. Lafont, à 17 ans, rassure dans les buts. Comme Diop, 19 ans, hyper puissant, dans l’axe. Tisserand dans l’axe amène de la maîtrise. Doumbia et Akpa Akpro travaillent beaucoup grâce à de belles capacité athlétiques dans un milieu de terrain très fourni. Trejo, très actif, distille des actions de talent en direction du but adverse. Braithwaite, endurant, rapide, très joueur, a presque tout réussi dans ses prises de risque et a étonné par la justesse de son jeu.

Ben Yedder, volontaire et très en jambe, avec un grand sens du but et beaucoup de qualité technique, est capable de marquer à tout moment.

Manquait Machach contre les parisiens, 20 ans, très complet, qui peut valoriser le 11 violet.

Le TFC va se maintenir en Ligue. Moi, j’y crois.

Retrouvaille ornaise

« Daniel! »

L’interpellation d’Eric freine mon élan. Je suis en train de traverser le contrôle de sécurité de l’aéroport de Toulouse. Je pars en Arménie. Lunettes rondes noires et branches rouges aujourd’hui, je l’avais apprécié alors qu’il dirigeait Caen-Plus, mensuel libre penseur, voici des décennies. Je l’avais revu alors qu’il était en charge de la politique culturelle de la ville de Toulouse. Changement de majorité, nouveau personnel. Je lui conte mon quotidien. Bricolage, jardinage, cuisine, écriture. En épicurien. Et vélo pour souffrir un peu. Il m’explique le sien. Conseiller culturel, éditeur, journaliste, avec le projet d’une revue bi-annuelle. Son approche du monde et de l’amitié nous avait rapproché lors de gîtes dans le Corentin. Son amour du football aussi.

Cette passion ne l’a pas quitté. Il a regardé Caen-OM. Avec délectation. Il a aime le jeu produit par l’équipe du « fou ». Il adore le feu d’artifice qu’est redevenu le jeu. Il kiffe la générosité, le panache, les prises de risques, les occasions, les centres et les tirs multiples des marseillais. Il ne rate plus un match des olympiens. Pour lui la première mi-temps contre Saint-Etienne était la meilleure.

Il n’achète plus l’Equipe. Les pages football du quotidien ne réveillent pas son intérêt. Mais quand il a vu que « El loco » faisait la une. Il n’a pas pu résister.